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Ma révolte

De la servitude volontaire au Royaume

 

L’enjeu, dans les pays développés, c’est de dépasser cette société de consommation aliénante et régressive qui porte en elle son avis d’obsèques. Oui notre monde actuel a pour moteur principal la création permanente de besoins, de produits toujours plus futiles, toujours plus superficiels et toujours plus inutiles, que le consommateur arrive pourtant à trouver indispensables par conformisme et mimétisme, complètement aliéné par l’idéologie matérialiste et capitaliste de l’époque. Et, il faut le rappeler : « c’est la chose qui créée le besoin » . Les innovations scientifiques sont potentiellement illimitées, elles créeront éternellement de la croissance, de la consommation, de l’emploi et elles nous promettent bien des choses, pour notre vie pratique, des produits toujours plus efficaces, toujours plus performants…tout sauf l'essentiel. Car au bout du matérialisme que cette société produit il y a le nihilisme, le pragmatisme, la superficialié et le « fétichisme de la marchandise » …la mort de la culture en somme. Nous n’avons, au fond, pas besoin de tout ce que nous « offre » la société de consommation et les seuls responsables, au bout de la chaîne, sont les consommateurs, qui auraient des armes fatales de révolte s’ils boycottaient certaines marques, une révolte à leur portée. Mais non, la masse, entretient son statut d’ « homo-oeconomicus » en jouant le jeu de la « consommation », aliénée par la publicité et le mimétisme social...comme l’apparition d’une nouvelle « norme » anthropologique, ou l’homme moderne se résumant à son rôle dans le système économique (producteur et consommateur). Système dont les membres les plus actifs, les entreprises, polluent notre espace intime, notre espace privé en « catapultant » (c’est le mot juste) de la publicité à longueur de temps, à la télévision, sur internet, en appelant les particuliers chez eux de manière compulsive et obsessionnelle. Mais rien n'y fait, la masse, passivement, absorbe et ingurgite les messages publicitaires qui façonnent ses rêves et ses désirs, ses façons de penser aussi. Ce n'est pas pour rien que le fantasme de l'homme lambda est de gagner au loto! Alors, rappelons-le une bonne fois pour toutes: l'argent ne fait pas le bonheur! O dieu que non! Regardez Amy Winehouse, regardez Whitney Houston, ces anges déchus: elles avaient tout, absolument tout, la possibilité virtuelle d'assouvir toutes leurs envies, tous leurs désirs, tout oui tout...sauf le bonheur, qui, lui, est d'essence spirituelle. 

Aucun système totalitaire n’aurait pu imaginer à quel point on peut dominer et catalyser les masses de manière aussi fine, par tout un langage abstrait et subtil né de l'idéologie. Le pouvoir exerce de ce fait sa domination, une oppression très fine qui se joue sur le maniement des symboles : il nous rabat constamment les oreilles avec les mots « démocratie », « croissance » et « pouvoir d’achat », qui au fond ne veulent plus rien dire, tellement les hommes politiques parlent la langue de bois...celle d'un matérialisme exacerbé proféré par une caste de technocrates malades en panne d'inspiration. C’est en cela que Walter Benjamin eut le mot juste (d’une pertinence précieuse, comme souvent) et dont la clairvoyance nous parle encore intimement aujourd’hui : « Il y a un progrès dans la domination, un progrès dans l’oppression ». L’oppression se fait plus spécifiquement par l’idéologie capitaliste ou plutôt l’économisme, attitude qui considère l’économie comme une « science universelle ». On nous dit qu’il va falloir travailler plus, pour « gagner plus » et aussi parce que « les enfants du baby boom vont être à la retraite et que cela nécessite de le financer par les actifs actuels »…et de rajouter : « c’est logique ». Il serait nécessaire de reconsidérer ce qui est « logique » et ce qu’est une pensée « universelle ». Qui oserait dire que l'économie est une science universelle à un famélique mourant entouré de mouches? Qui, je vous le demande? De notre point de vue, il faudrait mieux laisser le soin à la philosophie d’accéder à l’ « universel », plutôt qu’à l’économie, qui n’est pas une science mais une idéologie qui sert les « puissants », idéologie répandue qui sert d'alibi à bien des crasses..."Vivre et penser comme des porcs" disait, tragiquement, le suicidé.


Pourtant, face à cette horreur économique, la masse ne se révolte pas, ou poncutellement pour ne défendre égoistement que ses intérêts, en l'absence de grande cause mobilisatrice. Walter Benjamin envisageait déjà à son époque le cruel manque de "conscience historique" sans laquelle aucune révolution n'est possible. Pire, nous analysons la dépolitisation des masses, son silence comme une "approbation implicite", un consentement à la Catastrophe...Nous nous emparons d'un "souvenir tel qu'il surgit à l'instant du danger" : nous revoyons alors ces français, pendant la guerre, ni "collabos" ni "résistants" qui, par leur silence, ont implicitement consenti au "pire". Le silence parle. Oui, ne pas résister et continuer de se taire c'est tout simplement la "servitude volontaire" ou le "consentement implicite à l'oppression". Alors révoltez-vous!


Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Bernard Kouchner avait déclaré « nous sommes tous américains »…et c'est exactement ce qu'il se passe avec le "je suis charlie", le sentiment que ces morts-là sont "supérieures" en valeur, toute affective...On conçoit dès lors bien ce qui suit : qu’elles soient américaines victimes des attentats du 11 septembre, qu’elles soient victimes innocentes de l’Etat islamique, ou ailleurs, tous sont pourtant là pour que l’on considère leurs morts comme une « ponction » d’un membre de la communauté humaine, membres égaux en droit et en dignité. Pourtant dans la bouche de Kouchner, on avait l’impression que ces victimes américaines des attentats terroristes étaient qualitativement "différentes" des victimes innocentes d’une quelconque guerre. Or, philosophiquement, ce sont des morts également dignes, également respectables. Pourquoi ne serions pas dès lors tous « afghans », tous « éthiopiens », tous "israeliens"…? Le véritable crime que l’on ne peut taire, c’est la famine et les faméliques qui meurent comme des bêtes, c’est nous qui devrions être « tous » avec eux, « tous faméliques » !!!
Mais non, rien n'y fait!!! Nous sommes là à gâter outrageusement nos enfants qui ne savent plus quoi faire de leurs cadeaux, à ne « donner » qu’aux proches qui forment notre « cocoon » et à acheter des choses inutiles alors que des milliards d’êtres humains ne mangent pas à leur faim, ou souffrent de malnutrition ou meurent dans d'affreuses souffrances.


Alors, entre les pays du Sud qui luttent pour (sur)vivre et un Occident opulent pourri par le matérialisme et le culte de la marchandise, il nous paraît juste de concevoir l’humanité comme une communauté avec une profonde égalité entre ses membres et une égale dignité. Nous sommes dans un état d’urgence où l’on ne peut plus attendre là où la famine sévit. Il s'agit dès lors de réorienter la production mondiale avec pour seul « output » le strict nécessaire vital matériel assurant un logement, la santé et la nourriture à chaque « citoyen du monde ». Il s'agit dès lors d'établir la véritable mondialisation, celle des idées et des oeuvres d'art...Alors oublions la "liberté" des prix, la "liberté" de circulation des capitaux, la "liberté" du marché et soyons nous-même libres, phénomène qui n'apparaîtra que par l'éducation et la culture sous toutes ses formes, par le prisme de la philosophie, de l'art et de la religion qui ont fait et qui feront la gloire des civilisations. Que chacun ait le strict nécessaire matériel (la "sainte pauvreté" dont parlait Saint-François d'Assise) et acquiert un accès gratuit à la culture (oeuvres d'art, philosophie et religion): ici commencera un véritable programme de civilisation, un programme ayant comme catalyseur et comme but ultime le bonheur (le bonheur mystique) comme toute Utopie digne de ce nom. Dès lors, il ne s'agit plus, dans une optique darwinienne, de s'adapter éternellement à un monde déshumanisant, assurant l'éternelle victoire des plus "forts", bien plus, il s'agit d'enfanter un monde qui soit à l'image de nos rêves, pour abolir le processus guerrier à l'oeuvre dans l'histoire et enfin faire germer le Royaume. Il s'agit concrètement de faire la Révolution et de mener une lutte sans merci contre les dominants, les technocrates, les dictateurs, tous pourris par leurs "privilèges", privilèges que rien ne justifie ! Alors révoltez-vous, peuples du monde entier!!


Enfin, nous nous adressons aux terroristes islamiques: nous comprenons votre combat, votrre lutte contre l'empire américain qui pourrit la planète par son idéologie, nous comprenons votre lutte pour un retour du religieux, et bien, cela, je l'annonce aussi dans mon texte "le destin d'Angelus Novus" ...nous comprenons que les caricatures de votre dieu dans Charlie Hebdo aient pu vous offusquer, nous comprenons beaucoup de choses que vous revendiquez…Toutefois avec Albert Camus, nous disons: "Nous refusons toute idéologie qui justifie le meurtre" . Il y eut peut-être dans les attentas du 11 septembre des potentielles victimes musulmanes, comme toutes les victimes de guerre innoncentes. Nous allons mener un combat contre l'occident pour un retour de la Religion, de la Philosophie et de l'Art...un combat qui se doit d'être pacifique...aujourd'hui je ne suis plus occidental, je suis musulman et hindou!!! Je suis un mystique chrétien qui rêve de découvrir d'autres religions!!!

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